Église Saint-Orien de Meslay-le-Grenet

L’église Saint-Orien à Meslay-le-Grenet date du 12e et fut remaniée au 16e siècle. En 1490, l’église se pare d’une peinture de danse macabre.

Origine des danses macabres

Les danses macabres voient le jour en Europe à la fin de la guerre de 100 ans et son cortège de misères : famines, épidémies de pestes.

La première danse apparut à Paris en 1424, au cimetière des Innocents. On dit que l’événement déclencheur fut l’assassinat de Louis d’Orléans, frère de Charles VI le fol, à quelques rues de là. Cet événement fut à l’origine de la guerre "Armagnacs" et "Bourguignons" qui marqua la guerre de 100 ans.

Cette "danse" aurait été conçue comme une sorte de cérémonie de réparation des fautes de la guerre de 100 ans. Elle mettait en scène la mort avec une procession de personnages. En dessous, des petits textes se terminaient toujours par une sentence : tous égaux devant la mort. Mais en y regardant de plus près, on en retrouve quelques maximes bien contemporaines : "Qui trop embrasse peu étreint" (phrase du marchand), "à toute peine, salaire est dû" (phrase du paysan)… Le tout ponctué par un squelette qui nous interpelle : "tu seras comme nous !".

 

La fresque murale de Meslay-le-Grenet

La danse de Meslay réalisée à la fin du 15e siècle frappe par son état de conservation qui en fait l’ensemble le plus complet d’Europe.

Ne nous leurrons pas cependant ! Elle fut recouverte par un enduit au 18e siècle car elle n’était plus au goût du jour. La danse a été redécouverte dans la seconde moitié du 19e siècle. Cette époque correspond à un moment où le moyen-âge "revenait en force". Une restauration fut alors entreprise. La danse macabre de Meslay-le-Grenet est donc un prodigieux élément du patrimoine et un témoin du 15e siècle, revisité par le 19e siècle.

La danse illustre le thème "le dit des 3 morts et des 3 vifs" : 3 cadavres s’adressent à 3 jeunes cavaliers. Au Moyen-Âge, le dit évoque un récit, un conte… En dessous, classés du plus puissant (l’empereur) aux plus humbles (l’enfant et l’ermite), les personnages font une sorte de farandole orchestrée par la mort et agrémentée par des squelettes rieurs et moqueurs. Le tout est agrémenté des textes illustrant l’ensemble en vieux français. Outre ces représentations se situe la seule scène authentique : le dit des femmes bavardant pendant la messe. Trois femmes échangeant des propos malveillants sont surmontées de deux diables. L’un d’entre eux est le célèbre Titivillus qui récolte les pêchés du clergé et des paroissiens.

Envie de voir un site insolite et exceptionnel ? Cette danse macabre dans son église est totalement faite pour vous !