Collégiale Saint-André

Construite sur le site d’un amphithéâtre gallo-romain, la collégiale Saint-André en majorité de style roman, est aujourd’hui un lieu d’exposition.

Église majeure de la ville basse au Moyen-Âge, la collégiale Saint-André fait partie comme les églises Saint-Aignan et Saint-Pierre, des édifices religieux remarquables à Chartres. La construction de ce lieu a probablement débuté vers l'an 960 sur le site d’un ancien amphithéâtre gallo-romain. Même si on cite déjà deux abbés entre 1050 et 1100, l’église est promue collégiale par l'évêque Saint Yves en 1108.

 

Une construction en différentes époques

La façade occidentale du 12e siècle est en pur style roman. Dépourvu de tympan, le portail s'apparente par sa structure à ceux de Saintonge (dans le sud-ouest de la France). Il comprend une porte en plein cintre encadrée par deux fausses arcades. Les colonnettes sont coiffées de chapiteaux d’où surgissent des têtes humaines très expressives et au dessus une frise de feuilles d'acanthe. Entre le portail et les baies vitrées, de style gothique, une corniche est soutenue par des mascarons grimaçants de toute évidence de la même facture que ceux qui ornent le clocher vieux de la cathédrale. Au-dessus des baies vitrées s'élève le pignon qui comportait autrefois une rose de style gothique flamboyant.

Le chœur au-dessus de la rivière

Faites le tour de l’église. Vous remarquerez l’amorce d’une arche au-dessus de la rivière. En effet, au début du 13e siècle, on jeta sur l'Eure une arche destinée à supporter le chœur. Vers 1520-1530, la largeur de l'arche fut doublée pour supporter six chapelles latérales. Vers 1544-1560, une seconde arche fut construite, enjambant la rue du massacre et permettant d'atteindre le cimetière existant sur la rive droite. En 1560, une chapelle fut édifiée sur l'arche elle-même, puis, en 1612, une seconde chapelle fut bâtie au-dessus de la chapelle basse du cimetière.

Jehan de Beauce a-t-il participé aux travaux de la Collégiale ? Certains lui attribuent, sans certitude, la construction du chœur et de la chapelle Saint-Ignace, commencé vers 1503. Jehan de Beauce est décédé en 1529. Habitant rue Muret, il a été inhumé à Saint-André sa paroisse. Vauban, lorsqu'il vint dans la région pour la construction de l'aqueduc de Maintenon, visita Chartres et admira la hardiesse de ce monument dont il vanta les mérites à Louis XIV.

Entrepôt pour le fourrage et aujourd’hui lieu d’expositions

L'église Saint-André fut désaffectée et fermée en 1791. Pendant la révolution, la collégiale avait été transformée en magasin à fourrages. Le 22 février 1805, la chapelle absidiale s'écroula. Il est probable que cette chute compromit la solidité du grand chœur qui fut démoli en 1827. Le 11 mars 1861, un incendie la ravage de nouveau. À la suite de ce sinistre, probablement pour des raisons de sécurité, le pignon de la façade et la belle rose du 15e siècle furent démolis.

Pendant la seconde guerre mondiale, les occupants s'emparèrent de l'édifice pour stocker des vivres et du matériel. Ils détruisirent le tout en y mettant le feu le 16 août 1944. Depuis, la collégiale Saint-André appartient à la ville de Chartres. Régulièrement, des expositions y sont organisées dans le cadre du Chemin des Arts. Ici, l’art contemporain s’intègre parfaitement dans l’architecture sobre de cet édifice médiéval à l’histoire très riche.

 

La foire de la Saint-André

C'est dans ce quartier qu'est née la fameuse foire de la Saint-André aujourd'hui encore si florissante. À l'origine, cette foire se tenait aux alentours du cimetière et dans le cloître Saint-André. On s'aperçut bien vite des inconvénients d'une telle situation : les porcs que l'on parquait dans le cimetière y fouillaient le sol, déterrant les cadavres. Ce qui n'est ni digne, ni salubre. On déplaça le champ de foire en l'éloignant un peu de l'église mais c'est seulement en 1853 que l'on décida de transférer la foire sur la place des Ēpars.

Notre petit plus : en visitant les expositions de la collégiale Saint-André, attardez-vous sur le petit jardin médiéval juste à l’entrée de l’église. Ce jardin de simples regroupe les plantes que les religieux cultivaient autant pour se nourrir que pour soigner.