L’abbaye de Josaphat est une abbaye bénédictine, fondée en 1117 par Geoffroy de Lèves. Cette congrégation religieuse était remarquablement située sur la route des pèlerins de Saint-Jacques de Compostelle.
Les vœux de Geoffroy
En 1116, Geoffroy de Lèves, alors chanoine, proche de Saint Yves, évêque de Chartres, décide de partir en pèlerinage en terre sainte à Jérusalem. Il souhaitait se recueillir dans la vallée de Josaphat, lieu dédié, dans la tradition biblique, au jugement dernier. Malheureusement, ses projets sont modifiés. À la mort de Yves, c’est Geoffroy qui est choisi pour devenir l’évêque de Chartres. Bien entendu, ses nouvelles responsabilités ne lui permettent plus de partir. Aussi, le pape Pascal lui accorde la possibilité de ne pas faire ce pèlerinage si Geoffroy crée un monastère ou un édifice religieux. Pour respecter ce vœux initial, Geoffroy fait construire l’abbaye et la nomme Josaphat en rappel de la Vallée où il devait se rendre.
Nécropole des évêques de Chartres
À sa mort, Geoffroy fut inhumé dans son abbaye. À sa suite, au 12e et au 13e siècles, l’abbaye de Josaphat fut la nécropole des évêques de Chartres. Jean de Salisbury, secrétaire de Thomas Beckett, puis évêque de Chartres y fut enterré. L’évêque Renaud de Mousson, celui qui impulsa la reconstruction de la cathédrale après l’incendie de 1194, avait également son tombeau, dont on peut encore voir la statue, à l’abbaye de Josaphat.
Une histoire tourmentée
Pillée et incendiée par les anglais à la fin de la guerre de 100 ans, l’église se relève mais est détruite par les protestants en 1564 pendant les guerres de religion. Elle est restaurée au 17e siècle, dont on remarque le style au niveau de la façade principale. Au 19e siècle, une partie du cloître de l’ancienne abbaye de Coulombs, près de Dreux, fut transportée et réinstallée ici. C’est également à cette époque que la famille d’Aligre, alors propriétaire, décide d’en faire un hospice pour les enfants trouvés et les maladies incurables.
En vous promenant à Lèves, vous pourrez admirer les vestiges de cette abbaye avec trois parties différentes, dont plusieurs sont classés ou inscrits aux Monuments Historiques : les cloîtres, les ruines de l’église abbatiale comportant notamment le tombeau de Jean de Salisbury, et le dépôt lapidaire avec des pierres tombales et des gisants. Vous admirerez également son parc de 12 hectares longeant l’Eure : de quoi faire une jolie randonnée jusqu'à Chartres .
La Fondation d’Aligre aujourd’hui
Depuis près de 200 ans, le site de l’ancienne abbaye accueille la Fondation d’Aligre et Marie-Thérèse au cœur d'un parc de 10 hectares, sur les bords de l'Eure, aux portes de Chartres. Plus de 300 résidents, personnes âgées et handicapées, vivent au sein de cet établissement unique en Eure-et-Loir, dont le principal partenaire financier est le Conseil départemental. Ouverte sur l'extérieur, la Fondation d'Aligre et Marie-Thérèse s'attache à favoriser l'autonomie de ses résidents et leur intégration dans la Cité par le maintien des relations familiales et sociales.