Un homme au service de l’Église
Né en 1115 à Salisbury en Angleterre, il a fait ses études en France, dans les écoles de Paris et de Chartres. Dans notre cité médiévale en Eure-et-Loir, Jean de Salisbury a notamment pu approfondir ses connaissances autour de la logique et de la grammaire. À l’époque, les étudiants les plus brillants étaient souvent requis auprès de hauts dignitaires de l’Église ou de souverains. Ce fut le cas pour Jean de Salisbury qui, sur la recommandation de Bernard de Clairvaux, devint le secrétaire et aumônier de Thibaut du Bec, l’archevêque de Canterbury en Angleterre.
Il est également un proche de Thomas Becket, chancelier d’Angleterre sous le règne du roi Henri II et successeur de Thibaut du Bec en tant qu’archevêque de Canterbury. Jean de Salisbury, en qualité de secrétaire, va gérer les relations entre l’archevêché et la papauté.
En 1159, le roi d’Angleterre Henri II cherche à accroître son pouvoir sur l’Église. Des tensions naissent alors car Thomas Becket va s’y opposer. Celui-ci va finir par s’exiler en France et Jean Salisbury avec lui. En 1170, ils vont revenir en Angleterre mais pour Thomas Becket, cela signera son arrêt de mort car il finira assassiné par 4 chevaliers au sein de la cathédrale de Canterbury en 1170. Jean Salisbury va continuer à servir le successeur de son ami décédé jusqu’en 1176. Cette année-là, il est élu au poste d’évêque de Chartres, la cité qui l’a vu grandir en tant qu’homme d’études. Jean de Salisbury va occuper ce poste jusqu’à sa mort en 1180.
Il est inhumé à l’abbaye Notre-Dame de Josaphat à Lèves dans un sarcophage. Par la suite, on perd sa trace. On le retrouve en 1905. Au début du XXe siècle, ses restes sont déposés avec ceux de son successeur Monseigneur Renaud de Mousson dans le nouveau caveau des évêques de Chartres dans la chapelle Saint-Piat, au chevet de la cathédrale.
Un homme de lettres, membre de l’École de Chartres
L’École de la cathédrale de Chartres a connu une grande renommée dès le XIe siècle grâce à son fondateur Fulbert de Chartres.
De nombreux grands philosophes et théologiens y ont enseigné et Jean de Salisbury en fut membre en tant qu’élève puis en tant que maître.
Au-delà d’être un homme d’Église, Jean de Salisbury a aussi été un grand esprit de son temps. Il est à l’origine de nombreux ouvrages dont l’un des premiers grands traités de science politique du Moyen Âge (composé de 8 livres), Politicraticus. Il y développe notamment des questions autour des obligations auxquelles sont soumis les rois, leurs responsabilités et leurs rapports avec leurs courtisans.