Cet architecte et bâtisseur est associé à la flèche nord de la cathédrale. Une véritable dentelle de pierre... Telle nous apparaît celle qu'on nomme aussi, par opposition à sa voisine du sud, le clocher vieux. Quand on regarde la façade, on imagine ce qu'a pu ressentir le pèlerin du 13e siècle... Sauf que nos voyageurs du 13e n'ont pas vu cette magnifique œuvre de la fin du gothique.
En effet, jusqu'en 1506, la tour était surmontée d'un petit clocheton de bois. Celui-ci fut détruit par la foudre et les travaux furent confiés à Jehan Texier, originaire de Vendôme, où il avait réalisé l’Abbaye de la Trinité.
Un contrat de 7 ans pour finaliser le travail
Son contrat de travail fut signé en novembre. Lorsqu’on le lit en détail, celui-ci prête à sourire. Il dit que Jehan a promis de faire ce qu'il pourra de la manière la plus "honorable" pour édifier "et parfaire de pierre de la hauteur du clocher de pierre d'icelle (cette) église". Le contrat évoque le clocher vieux et demande à Jehan de faire au mieux pour avoir la même hauteur. Il l'a dépassée de plus de 10 m (113 m pour la flèche nord). Le contrat ajoute que Jehan travaille avec le maçon Thomas Vasseur. Jehan était maçon à l'origine, pourtant, il n'avait pas le titre d'architecte. Malgré cela, on remarque tous l'extrême légèreté de la structure. Le style gothique flamboyant est parfait. C'est en l'espace de seulement 7 ans que la flèche a été achevée.
Un architecte prolifique
Jehan ne s’est pas arrêté là dans ces travaux chartrains. En 1516, il s’attèle à la réalisation architecturale du tour du chœur. À la même époque, il rénove le chœur de l’église Saint-Aignan et travaille sur l'une des chapelles de la collégiale Saint-André.
Jehan de Beauce poursuit avec la réalisation de l’élégant pavillon de l’horloge au pied de la tour nord. On remarque d’ailleurs le contraste dans le style architectural. Jehan a vécu la transition entre l’art gothique flamboyant et la renaissance. Le petit pavillon de l’horloge adopte ce nouveau style venu d’Italie.