Leur préservation pendant la guerre

La cathédrale de Chartres s’enorgueillit de ses 2 600 m² de verrières. Ces vitraux furent déposés et protégés pendant la Seconde Guerre mondiale.

Voici près de 800 ans qu'ils vous émerveillent de leurs couleurs chatoyantes : les vitraux de la cathédrale. Comment Chartres pendant la Seconde Guerre mondiale a réussi le tour de force, contrairement à d’autres villes (Metz, Reims, Amiens…) de les conserver intacts durant ces heures troublées ? 

Comment ont été conservés les vitraux pendant la guerre ?

Au cours des deux guerres, les verrières ont toutes été descendues et déposées. Pour vous donner une idée, sur les verrières occidentales, un simple panneau carré fait plus d’un mètre carré. Vous comprendrez le tour de force et l'exploit par cette simple donnée. Pendant la seconde guerre, il a fallu moins de deux semaines pour descendre l'intégralité des verrières, les numéroter et les mettre dans des caisses. Ce travail titanesque a eu lieu entre le 25 août et le 4 septembre 1939. Tout avait déjà été programmé et préparé en amont. Les caisses avaient été réalisées avec un isolant et du liège. Un chiffre qui donne à réfléchir : les vitraux de la cathédrale, ce sont plus de 900 caisses.

Pour la petite histoire, des essais de dépose des verrières furent organisés en 1936 avec une équipe de bénévoles encadrés par l’architecte Achille Carlier et l’inspection des Beaux-Arts. Le temps, prévu à l’origine, ayant été largement dépassé, les instances d’état préférèrent laisser le travail aux professionnels : les maîtres-verriers.

Où ont été conservés les vitraux durant la Seconde Guerre Mondiale ?

Dans un premier temps, les vitraux furent conservés dans la crypte (au niveau de l'actuel baptistère, côté sud). Ensuite, les troupes allemandes se rapprochant de Chartres, il fut décidé du transport des caisses direction le Périgord, à 20 km de Brantôme. Cette région étant truffée de grottes et de galeries, le lieu semblait idéal pour cacher les précieuses caisses. Ce sont les carrières souterraines du château de Fongrenon, près du village de Cercles (en Dordogne) qui furent choisies.
 

À noter que ce merveilleux Périgord reçut également en "protection" de nombreuses œuvres des musées français : le patrimoine fut bien mis à l'abri.


Seules 539 caisses purent quitter Chartres depuis la gare de Berchères-les-Pierres (où se situe la carrière d’où viennent les pierres de la cathédrale). Les autres restèrent dans la crypte. C'est Jean Moulin, alors préfet de Chartres qui organisa le transport. Un gardiennage assurait leur sécurité sur place dès leur arrivée.

Intérieur de la cathédrale de Chartres - © Archives départementales d'Eure-et-Loir

Fait insolite : il neige dans la cathédrale

Pendant la guerre, c'est du vitrex qui remplaça la couleur de nos vitraux. Pour les verrières basses, il fut décidé de mettre un bardage de bois. Pendant les hivers 43 et 44, les tempêtes eurent raison de ces protections et la neige fit une entrée remarquée dans la cathédrale.


 

Quand ont été réinstallés les vitraux ?

Il fallut attendre octobre 1948 pour les voir de nouveau pour notre plus grand plaisir. Le dernier morceau de vitrail qui fut remis en place est l’Annonciation du portail royal (vitrail du 12e siècle).

Vous aimeriez découvrir ces vitraux et leur histoire ? Rendez-vous pour les visites de la cathédrale chaque jour !