Porte principale des remparts de Chartres, ce vestige incontournable de Chartres a réussi pendant des siècles à se tenir debout face à de nombreuses guerres jusqu’à cette nuit d’août 1944.
Août 1944 : la libération de Chartres
Dans la journée du 15 août, les forces américaines sont en route vers Chartres. On les dit du côté d’Illiers-Combray. De son côté, la résistance française prend position dans divers bâtiments clés de la ville : la gendarmerie, la préfecture… Ce n’est que le lendemain que les américains entrent dans la cité médiévale et qu’un premier char est aperçu. On le voit traverser la place Châtelet mais aussi la rue Sainte-Même.
Durant les jours qui suivirent, des combats éclatent à travers la ville et ses alentours. Guidées par les résistants chartrains, les forces américaines vont à la rencontre des forces ennemies.
Le 17 août, des combats se déroulent dans le cimetière Saint-Chéron, à proximité des bords de l’Eure, tandis que, non loin de la Maison Picassiette, une quarantaine d’otages sont libérés au Puits-Drouet. La progression continue, et, le 18 août, c’est au tour du quartier de Beaulieu d’être libéré.
Réfugiés aux Trois-Ponts, les allemands rendent les armes au bout de 4 jours de combat contre les forces alliés, qui hissent un drapeau français sur l’un des clochers de la cathédrale de Chartres ce 19 août 1944. Quelques jours plus tard, le 23 août 1944, le général Charles de Gaulle viendra déclamer ces mots devant l’actuelle médiathèque l’Apostrophe :
Combien m’émeut l’accueil magnifique de Chartres, Chartres libéré ! Chartres sur le chemin de Paris, c’est-à-dire sur le chemin de la victoire !
Comment la Porte Guillaume est devenue vestige ?
Lors de ces combats meurtriers, de nombreux monuments de la ville se voient disparaître notamment le 16 août 1944. C’est dans ce contexte que la Porte Guillaume vit ses dernières heures.
Lors de la retraite des allemands en basse ville de Chartres, de nombreuses installations explosives ont été placées par les forces nazies afin de compliquer la progression américaine dans la ville. Ainsi, sur la liste des constructions touchées, on retrouve également divers ponts comme celui de la Courtille, le pont Neuf ou Fontaine.
La Porte Guillaume disposera du même traitement de faveur. Ainsi, cette porte qui fut classée comme monument historique en 1852 et servait de porte d’entrée vers la cité au Moyen-Âge, fut détruite sans ménagement. Complétement ? Non. Aujourd’hui, nous pouvons encore apercevoir ces vestiges. Ils ont été classés aux monuments historiques en 1911.
Par ailleurs, c’était sans compter sur la bienveillance et l’amour des chartrains envers leur patrimoine. Suite à la destruction de la Porte Guillaume, les pierres d’origine de l’édifice ont été récupérées.
Depuis plusieurs années, un projet de reconstruction mené par l’association de la Porte Guillaume et la Ville de Chartres a vu le jour avec pour volonté la reconstruction du monument à l’identique grâce à la mise en place d’un chantier-école de restauration (utilisant les mêmes techniques qu’autrefois).