Cinéma "Les Enfants du Paradis"

Sa façade mêle un style art déco et une résille imaginée par Rudy Ricciotti. Elle ne passe pas inaperçue sur le Boulevard Chasles.

Histoire du cinéma de Chartres

Avant d’être le multiplexe actuel, cet édifice a eu plusieurs vies. Tout d’abord, il fut un garage puis, par la suite, il deviendra le cinéma "Les Enfants du Paradis". C’est en 2004 que la Ville de Chartres rachète le bâtiment pour en faire le complexe cinématographique que l’on connaît aujourd’hui : 5 000 m² comportant 11 salles.

Ce projet de réhabilitation dispose d’une particularité : la conservation et la valorisation de la façade principale de l’ancien cinéma. Il s’agit d’une façade style Art Déco datant de la fin du 19e siècle, et qui fut autrefois un garage automobile. C’est l’architecte Rudy Ricciotti qui a été retenu pour relever ce challenge. Pour mettre la devanture du cinéma de Chartres au premier plan, il a choisi de l’entourer d’une résille préfabriquée en béton de fibres à ultra-hautes performances. Ce fut une première mondiale ! L’architecte, originaire du Var, a utilisé la même technologie pour le Musée des civilisations de l’Europe et de la Méditerranée à Marseille. Par ailleurs, comme un clin d’œil, la résille habillant le cinéma Les Enfants du Paradis comporte des figures de monstres de la cathédrale de Chartres. Saurez-vous les retrouver ? 

 

La culture du cinéma à Chartres

Chartres et le cinéma, c’est une grande histoire d’amour. Plusieurs personnalités chartraines ont contribué à la mise en place d’une relation privilégiée avec le monde du 7e art. Aujourd’hui décédé, Albert Blanchard faisait partie de ses figures incontournables ayant permis le rayonnement de Chartres comme lieu de tournage de longs et courts métrages. Appelé "Monsieur Cinéma", il fut figurant dans de nombreux films et téléfilms comme Jean Moulin, incarné par Charles Berling, tourné en 2003 en grande partie à Chartres. Il permit à la ville, à de multiples reprises, de se porter candidate comme décor de productions cinématographiques. En 2017, une nouvelle fresque murale est inaugurée sur l’une des façades du cinéma "Les Enfants du Paradis". Albert Blanchard y est représenté aux côtés des monstres sacrés du 7e art.

Du talent, il y en a à Chartres ! Acteur et réalisateur, Paul Lefèvre est chartrain d’origine. Ce jeune cinéaste a pu réaliser son premier film grâce à sa rencontre avec Luc Besson en 2015. Sa comédie "A love you" a été nommé 2 fois et a reçu un prix au Festival International du Film de Comédie d’Alpe d’Huez. Il était apparu à l’écran dans deux de ses films : Lucy (2014) et Malavita (2013). Autre œuvre remarquable, celle de Nicolas Pariser, un autre réalisateur chartrain. En 2015, son premier long-métrage "Le Grand Jeu" fut présenté et récompensé par le prix Louis-Delluc. Ce thriller politique mettait à l’affiche André Dussollier, Melvil Poupaud et Clémence Poésy. L’un comme l’autre, ils ont fait l’avant-première de leurs films au cinéma "Les Enfants du Paradis" à Chartres.

 

Faits insolites autour du cinéma "Les Enfants du Paradis"

Sous le complexe cinématographique de Chartres, plusieurs vestiges ont été découverts. Un héritage du passé qui a pu nous éclairer sur 4 siècles d’histoire allant de la fin de la période gauloise jusqu’à la fin de la période gallo-romaine.

Au 1er siècle avant Jésus-Christ, ce lieu paraissait être une nécropole gauloise. Ici, se trouvaient des sépultures et fosses contenant de possibles offrandes faites lors de cérémonies funéraires. Ces découvertes archéologiques tendent à confirmer cette hypothèse. Par la suite, un quartier artisanal s’y est développé et y a prospéré. Il s’est alors transformé au fur et mesure en quartier résidentiel pour être doucement abandonné à partir du milieu du 3e siècle. Vous êtes fan d’archéologie ? Chartres est une ville d’histoire, partez à la découvertes de ses vestiges pour un formidable voyage dans le temps.

 

Enfin, il est important de noter que ce cinéma à Chartres dispose d’une belle diversité dans sa programmation et organise régulièrement des animations et événements autour du 7e art. Labellisé Art et Essai, il propose également des retransmissions d’opéras et des ballets du Bolchoï. Alors, qu’attendez-vous pour aller le découvrir ?