3 anecdotes autour du sacre d’Henri IV

Photo rédacteur - Aude Montaudon

Aude

Henri IV est le seul Roi de France à avoir été sacré à la cathédrale de Chartres. Que cache cet extraordinaire événement ?

Revivre un moment de l’Histoire de Franche au cœur de la cathédrale de Chartres

Porter un autre regard sur les détails de ce monument classé au patrimoine mondial de l’UNESCO

Quels étaient les préparatifs pour le sacre d’Henri IV à Chartres ?

Nous sommes le 2 février 1594 et un événement d’ampleur pour le royaume de France se déroule à Chartres. Le sacre du "bon roi Henri" va avoir lieu au sein de la cathédrale Notre-Dame. Légendes et faits avérés s’inscrivent autour de ce temps fort de notre Histoire. C'est pourquoi aujourd'hui, j'ai décidé de marcher sur les traces de cet instant marquant de notre incontournable monument inscrit au patrimoine mondial de l'UNESCO. 

Mon parcours me mène dans un premier temps dans la nef dans la cathédrale de Chatres. Je porte mon regard au loin en direction de son magnifique choeur, constitué de multiples statues, véritable dentelle de pierres. Je me place près de l'autel et je ferme les yeux pour me replonger dans l'Histoire.

Durant l’été précédent le sacre du roi dans notre cité médiévale en Eure-et-Loir, ses représentants passent des marchés pour effectuer les aménagements nécessaires à la cérémonie. Plusieurs artisans (charpentiers et menuisiers) sont sollicités pour la réalisation des infrastructures. Ainsi, tout un plancher va être construite pour recouvrir la surface du jubé (tribune élevée entre la nef et le chœur). À partir de ce plancher, une estrade dotée de 3 marches doit accueillir le roi lors du sacre. Enfin, des escaliers partant de chaque côté du chœur vers les galeries et allant jusqu’au pupitre, ont été commandés.

Bien informés sur l’état des finances du Roi, les artisans chartrains demandent une garantie de paiement auprès des représentants de celui-ci sur leurs biens propres. Je réouvre les yeux et me demande à quoi toutes ces infrastructures pouvaient ressembler à l'époque. Mais aussi, quelles émotions a pu ressentir Henri IV devant la beauté de ce monument et son réaménagement exceptionnel en son honneur ?

Lors de son sacre, Henri IV franchit les portes à pied ou à cheval ?

Je me retourne et reprend mon chemin en direction du labyrinthe de Chartres. La légende nous indique qu’Henri IV serait entré à cheval dans ce monument sacré, désormais classé au patrimoine mondial de l’UNESCO. On dit que la preuve réside en une marque sur le sol de la travée centrale de la nef ayant l’allure d’une empreinte de sabot.

Or, il n’en est rien. Il s’agirait simplement d’une trace laissée par un anneau métallique, placé traditionnellement à l’entrée des labyrinthes. Je vous laisse juger si vous préférez imaginaire ou réalité lors de votre passage au sein de la cathédrale de Chartres.

En tout cas, lors de ce fameux grand jour, le monarque s’est solennellement engagé dans l’édifice à pied. Il est alors simplement vêtu d’une chemise blanche, ouverte devant comme derrière, pour permettre l’onction ainsi que d’une cape en satin.

L’anneau du sacre est-il devenu un cadeau d’Henri IV à Gabrielle d’Estrées ?

En reprenant le chemin de chez moi, je repense à Henri IV et Gabrielle d'Estrées, l'une de ses maîtresses qui l'a le plus marqué. Le 23 février 1599, on célèbre le mardi gras. À cette occasion, la cour s’est réunie au palais du Louvre. La fête bat son plein quand le roi Henri IV appelle au silence pour faire la déclaration suivante. Lui et sa favorite Gabrielle d’Estrées seront mariés après Pâques. Il aurait scellé cette annonce en lui passant au doigt une bague. Ce bijou, il s'agirait de l’anneau de son sacre.

Or, cette union ne verra jamais le jour. En effet, durant la nuit du 9 au 10 avril 1599, Gabrielle d’Estrées meurt alors qu’elle est enceinte. Le monarque va offrir des obsèques royales à celle qu’il considérait comme sa "presque reine".

À la rencontre des anciens monuments religieux en centre-ville de Chartres

Photo rédacteur - Aude

Aude

Parcourons ensemble les rues de Chartres, cité au cœur de l’Eure-et-Loir, à la recherche du passé de notre patrimoine.

Découvrir de nombreux lieux culturels à l’histoire étonnante

Explorez un patrimoine hors des sentiers battus

La chapelle Saint-Eman

Lorsque je me promène en ville, je ne peux m’empêcher de penser à l’histoire des monuments que je parcours. Si je connais celle de la collégiale Saint-André, je n’ai jamais pris le temps de m’intéresser à celle de la chapelle Saint-Eman ou du prieuré Saint-Vincent. Des lieux que je peux parcourir aujourd’hui dans le cadre d’expositions du Chemin des Arts.

Selon la légende, Eman ou Amand était un des évangélisateurs de la région. Originaire de Cappadoce (région historique de la Turquie), il aurait parcouru l’Europe et aurait été ordonné à Orléans. Sa renommée aurait grandi à Chartres grâce aux nombreuses conversions qu’il aurait opéré. Cela serait une des raisons pour lesquelles des brigands l’auraient assassiné, non loin d’Illiers-Combray. Revenons à Chartres. L’origine de la chapelle Saint-Eman remonterait donc à un ermitage qu’il aurait fondé à son emplacement actuel, un édifice propice à une retraite spirituelle.

La chapelle semble avoir été construite aux alentours du 9e siècle. Elle est devenue un prieuré dépendant de l’abbaye Saint-Florentin de Bonneval. Au 12e siècle, une confrérie de pénitents gris s’y serait installée. À la révolution, le lieu est vendu et connaît une restauration en 1880. La chapelle est bénite la même année. Après 1905, elle est la propriété du département puis, la Ville de Chartres devint locataire des lieux. Longtemps désaffectée, la chapelle accueille désormais des expositions consacrées à l’art de la mosaïque contemporaine sous l’égide de l’association Chartres Les 3R

Le prieuré Saint-Vincent

Pour sa part, il aurait été fondé en 860 avec sa chapelle par un prêtre du nom de Renaud. Au 11e siècle, il devient la propriété des moines de Bonneval comme la chapelle Saint-Eman. En 1628, un séminaire s’y serait installée. Cependant, il semble peu à peu dans l’oubli. Une 2e tentative d’établissement voit le jour mais n’aboutit pas. Il est alors investi par les sœurs de l’Union Chrétienne avant d’être vendu à un particulier en 1764. Dans les années 1960, la Ville de Chartres en devient propriétaire et décide de le transformer dans les années 1990 en atelier d’artiste et en lieu d’exposition.

La chapelle Saint-Julien et l’hospice royal des aveugles de Chartres

L’histoire de ce lieu est intimement liée à celui d’un autre monument de Chartres, celui de l’hôpital royal des Six-Vingt Aveugles de Saint-Julien et de Saint-Gatien.

En 1291, un bourgeois de Chartres du nom de Sire Renaud Barbou, un familier du roi, obtient de Philippe Le Bel l’accord pour la fondation d’un hospice pour aveugles chartrain. Il s’établit dans les faubourgs de la ville, non loin de l’actuelle place Drouaise.

En 1356, le Roi Jean II et son aumônier constate qu’il est nécessaire d’améliorer les conditions de vie des pensionnaires de l’hospice. Elles sont alors calquées sur celles des Quinze-Vingt de Paris, une institution similaire. Il faut savoir qu’à l’époque, les revenus étaient maigres et que leur quotidien reposait sur de la charité publique. Par ailleurs, des matériaux du bâtiment les accueillant étaient utilisés pour le renforcement des remparts de Chartres.

En 1432, il est complétement dévasté même s’il est rénové, et encore exploité par la suite. Mais, en 1478, Jean Plumé, un gestionnaire du domaine royal, fait donation d’un terrain à l’hôpital royal des aveugles. Il se trouve au sein de la paroisse de Saint-André, soit dans l’actuel rue Saint-Julien (autrefois nommée rue Neuve-Saint-André). L’hospice dispose ainsi d’une extension au cœur de la ville fortifiée. Suite au siège de la ville de 1568, les pensionnaires désertent complètement les faubourgs pour s’installer dans leur nouveau logement. De plus, Charles IX autorise également l’édification d’une chapelle.  

Cette institution n’a pas perdu sa vocation pendant la Révolution. Cependant, en 1837, les aveugles abandonnent définitivement les lieux. L’hospice est alors à l’abandon puis entre dans le patrimoine de la ville en 1974. Aujourd’hui, l’endroit est devenu le théâtre du Seuil. C’est le culte des arts vivants qui y est célébré à travers une programmation diversifiée.

Le couvent des Cordeliers et son cloître

Comme l’hôpital royal des aveugles, l’histoire du couvent des cordeliers est liée au siège de 1568. En effet, un premier couvent s’était installé hors des remparts de Chartres en 1231, dans ce que l’on appelait le faubourg des Épars, soit l’actuel Grand-Faubourg. Il fut détruit lors de la période troublée du siège et fut reconstruit à l’intérieur des fortifications de la cité près de la porte Saint-Michel (à l’emplacement de la rue du même nom aujourd’hui). 

Après 3 ans de travaux, le couvent des cordeliers n’est toujours pas achevé. Seule son église a été terminée en 1586. Les matériaux nécessaires à son édification ont été détournés pour l’élévation des fortifications de la ville.

Lors de la Révolution, en 1789, son église sera employée pour l’élection des députées à l’Assemblée constituante (avant d’être démolie). Quelques années plus tard, en 1793, les bâtiments sont vendus comme biens nationaux et deviennent la propriété du département. Des institutions scolaires s’y succèdent pour devenir en 1887 : le Lycée Marceau. Une bibliothèque départementale y sera également établie de 1804 à 1837.

C’est étonnant de découvrir comment ces édifices religieux ont traversé le temps pour devenir des lieux d’expression artistique. Des lieux dans lesquels ils m’arrivent aujourd’hui de me rendre à l’occasion de certains rendez-vous culturels.

Le cloître à colonnes toscanes du couvent des cordeliers peut encore être admiré lors de manifestations culturelles organisées par le Conservatoire de musique et de danse de Chartres ou exceptionnellement à l’occasion d’événements tels que Entremets, festival gastronomique y ayant organisé un dîner.

La chapelle des Carmélites

Les Carmélites font partie un ordre religieux catholique, elles s’établissent à Chartres en 1614. Elles acquièrent des terrains non loin de l’actuelle rue Muret, auprès de l’Ordre de Malte, en 1659. Ils y édifient leur couvent ainsi qu’une chapelle qui est consacrée en 1668. Ce qui est remarquable avec ce monument, c’est que sa façade représente un rare exemple de l’architecture religieuse du 17e siècle, particulièrement bien conservée. 

Durant la Révolution, la chapelle des Carmélites est laissée à l’abandon et connait plusieurs transformations puisqu’elle devint un tribunal criminel. Elle voit la condamnation de nombreux membres de la bande d’Orgères. Une bande de brigands qui sévissait à travers la Beauce durant le règne de Louis XVI et au début de la période révolutionnaire. L’ancien couvent héberge pour sa part une prison. C’est dans ce quartier qu’on procède aux exécutions capitales quand elles sont publiques. La guillotine cesse d’y tomber en 1931.

Ce lieu n’a pas perdu sa fonction aujourd’hui encore, il est utilisé à des fins judiciaires. De plus, il est l’une des étapes du jeu de piste proposé par Qui Veut Pister et en vente à C'Chartres Tourisme.

J’espère que cette promenade à Chartres vous donnera envie de découvrir ou de parcourir à nouveau ces lieux lors d’événements culturels et d’y porter un tout autre regard.

Pour la rédaction de cet article, je me suis notamment basée sur le livre "Chartres par rues, tertres et monuments" de Guy Nicot. Un livre dont je ne peux que vous recommander la lecture pour en savoir plus sur notre patrimoine chartrain. 

Où sont les lieux incontournables pour photographier la cathédrale de Chartres ?

Aude Montaudon

Aude

Quand on se promène à Chartres et dans ses environs, il n’est pas rare d'apprécier des lieux, des paysages aux véritables allures de cartes postales.

Découvrir les différents panoramas sur la ville de Chartres et sa cathédrale

Flâner dans les rues à la recherche des meilleurs spots photos

La rue de la Porte Guillaume

Après avoir franchi l’Eure, j’en longe les bords en direction de la Petite Venise - Guinguette de Chartres. Ici, le temps semble s’égrainer doucement. J’aime marcher à travers ses rues bordées de maisons et de lavoirs d’antan. Je passe devant le Moulin de Ponceau que je ne peux que vous recommander. Chaque plat proposé est un délice ! Je continue ma route et je fais une nouvelle halte dans la rue de la porte Guillaume.

Ici, se tenait, au Moyen Âge, une des entrées majeures de la ville de Chartres. Aujourd’hui, il n’en reste qu’un vestige qui nous offre, quand nous nous tenons face à lui, en portant le regard sur la ville, un panorama aux allures de voyage dans le temps. En reprenant la direction des bords de l’Eure et de la rue de la Foulerie, je vous invite à vous arrêter quelques minutes et à jeter un œil sur le restaurant l’Estocade, une autre bonne adresse en centre-ville de Chartres. Une peinture met en avant la Porte Guillaume telle qu’elle était au Moyen Âge.

Par ailleurs, face à vous, le Pont Bouju offre aussi une belle prise de vue digne des plus belles cartes postales. Pour ma part, je reprends mon circuit et continue à admirer le petit patrimoine au fil de l’eau.

La vue sur les 3 chevets – Boulevard de la Courtille

J’arrive ensuite rue de la Grenouillère. Sur une maison, j’aperçois une œuvre de street art. C’est l’un des éléments qui me fait aimer cette ville : cette passerelle entre univers d’hier et d’aujourd’hui.

Je prends alors la direction du Boulevard de la Courtille. Sur le pont, une magnifique vue du patrimoine religieux de Chartres s’offre à moi. J’aperçois les églises Saint-Pierre et Saint-Aignan et enfin, les dominant toutes, la belle cathédrale de Chartres. Puis, je descends au parc des bords de l’Eure et m’accorde une pause dans le beau cadre de la Petite Venise – Guinguette de Chartres.

Le jardin de Sakuraï – rue d’Ablis

Je remonte ensuite vers les hauts de Chartres. Ce coin de verdure se situe aux portes de Chartres en arrivant de Paris. Au-delà du panorama incroyable qu’il offre sur la cathédrale, ce jardin est un appel au voyage au Japon. En effet, il a été réalisé dans le cadre du jumelage avec la ville de Sakuraï au pays du soleil levant. C’est donc un espace tout en simplicité, dans l’esprit des jardins zen, qui vous attend pour des prises de vue de notre patrimoine historique.

Le monument aux aviateurs – rue d’Aboville

Cet endroit vous donne une vue parfaitement dégagée sur la cathédrale de Chartres. De plus, le mémorial rendant hommage aux aviateurs de la base aérienne de 1915-1954 réalisé par Dominique Maunoury, est une œuvre s’inscrivant pleinement dans le paysage. Il est possible de prendre une belle photographie en jouant avec sa composition.

Ce circuit forme un parcours d’environ 2,5 km à travers Chartres.

 

Quand se rendre dans ces spots photos à Chartres ?

Pour les 3 premières suggestions ainsi que la dernière, ces spots sont idéaux pour des prises tout au long de l’année. Cependant, en ce qui concernent le jardin de Sakuraï, le printemps est la saison rêvée. Les arbres ne sont ni trop touffus comme en été, ni trop austère comme en hiver. Cette période est la garantie d’une vue parfaite sur la ville de Chartres sur fond de paysage fleuri.

Une escapade vélo entre Chartres et Maintenon

Aude Montaudon

Aude

Quand on prend le temps de regarder autour de soi, on y découvre des petits coins de paradis mêlant paysages verdoyants, plans d’eau et champs à perte de vue.

Se balader à vélo pour découvrir la Destination

Prendre le temps de visiter des lieux incontournables

1ère étape : louer mon vélo à C’Chartres Tourisme

Dans un premier temps, il convient de choisir le bon destrier pour l’escapade du jour. J’ai nommé : le vélo. Direction l’un des bureaux d’information touristique de l’Office de Tourisme de Chartres Métropole pour trouver ce qu’il me faut ! À Chartres, il est possible de disposer d’un vélo avec ou sans assistance électrique (selon son niveau). Pour ma part, ni une, ni deux, la réservation est faite auprès de mes collègues de Chartres pour un vélo à assistance électrique.

2e étape : choisir son parcours à travers la destination

Pour ce qui est du chemin à suivre, je fais le choix de La Véloscénie, un itinéraire à vélo grand spectacle dont le tracé va de Paris au Mont Saint-Michel. Dans mon cas, il s’agit uniquement de tester le tronçon reliant Chartres à Maintenon.

J’apprécie notamment le parcours du Plan vert longeant les bords de l’Eure en direction de Lèves. Le temps semble s’y arrêter. La piste est partagée entre piétons et cyclistes mais il y est très agréable de se déplacer. La nature qui nous entoure est un véritable appel au lâcher-prise. L’ayant fait avec mes collègues, je peux vous assurer que c’est l’endroit où nos premiers fous rires sont apparus. Par ailleurs, se sentant en sécurité, nous pouvions davantage nous amuser entre nous. Slaloms et petites courses improvisées, la bonne humeur nous enveloppait sur ces pistes aménagées.

Sur ce chemin, nous avons échangé également quelques mots avec d’autres cyclistes, jaloux de nos vélos de compétition (avec humour, bien sûr !). Un véritable esprit de convivialité flottait dans l’air à chacune de ces rencontres.

Par la suite, nous partagions davantage la route avec les automobilistes. Cependant, en suivant les règles de sécurité élémentaires, nous ne nous sommes pas senties en danger un seul instant. Sous nos yeux, les champs et les prairies défilaient. Avec amusement, nous saluions nos amies, les vaches, avec de joyeux tintements de sonnettes.

Avec nos vélos à assistance électriques, nous avons fait l’aller-retour en 2h30 environ.

3e étape : prévoir ses temps de visite sur le chemin...

Si comme moi, vous faites le choix du tronçon de La Véloscénie, au-delà de la balade en vélo, vous pouvez vous permettre quelques pauses culturelles. Si vous partez de Chartres, vous avez dans un premier temps l’embarras du choix dans le cœur de ville de notre cité médiévale.

Faire le plein de connaissances au musée

Non loin de la Maison du Saumon, dans notre bureau d’information touristique où vous pouvez louer votre vélo à Chartres, de nombreux musées sont à découvrir : le Centre International du Vitrail, le Musée des Beaux-Arts, le Musée de l’École, etc. 

Aller à la rencontre des maîtres-verriers d’Eure-et-Loir

En prenant la direction de Lèves, vous pouvez approfondir vos connaissances sur le vitrail en découvrant l’atelier Picol disposant d’un showroom ou encore, les ateliers Loire avec sa belle vitrailleraie. La famille Loire propose des visites guidées les vendredis à 14h30.

Enfin, si son atelier n’est pas ouvert au public, vous passez tout de même sur le chemin de La Véloscénie devant l’atelier du maître-verrier, Vincent Pascal, à Soulaires.

Visiter des édifices religieux ayant traversé les âges

Par ailleurs, si vous aimez visiter églises et autres patrimoines religieux, vous avez de quoi faire sur votre parcours. Bien sûr, avant de prendre la route pour Maintenon, la visite de la cathédrale Notre-Dame de Chartres est un incontournable de la destination. Elle a le don de surprendre ses visiteurs.

  • Grandiose : par ses dimensions, ce monument classé au patrimoine mondial de l’UNESCO ne peut que nous laisser sans voix. La visite commentée proposée par la cathédrale de Chartres permet de mieux la connaître : son architecture, son labyrinthe, ses vitraux, ses sculptures… Si on le souhaite, des visites audio-guidées sont également possibles.

 

  • Insolite : des visites guidées vous emmènent dans les hauteurs de la cathédrale. C’est un instant suspendu où l’on dispose d’un point de vue imprenable sur Chartres et où l’on peut observer la cathédrale sous un angle nouveau. Prenez le temps d’admirer les vitraux de l’extérieur, d’en apprendre plus sur ses cloches mais également d’être ébahie devant sa charpente !

 

  • Mystérieuse : une visite guidée vous emmène aussi dans sa crypte, la plus longue et la plus vaste de France. Ainsi, vous en saurez plus sur son histoire et sur la construction de la cathédrale mais aussi, sur les dernières découvertes qui y ont été faites. À la nuit tombée, lors de Chartres en lumières, vous pouvez également la parcourir à la lueur d’une bougie. Une expérience incroyable qui vaut la peine d’être vécue en parallèle de votre escapade entre Chartres et Maintenon (si vous êtes présents un vendredi soir dans notre destination).

 

  • Lumineuse : d’avril à octobre, les portails de la cathédrale Notre-Dame de Chartres resplendissent à l’occasion de l’immanquable Chartres en lumières. En plus, pour 2019, une nouvelle scénographie est à découvrir sur le Portail Royal.

Puis, lors de votre escapade à vélo, vous pouvez vous arrêter à la collégiale Saint-André. On y trouve régulièrement des expositions dans le cadre du Chemin des Arts. De plus, à l’extérieur, on peut admirer un petit jardin médiéval. Par la suite, vous pourrez potentiellement faire halte à l’abbaye de Josaphat dans laquelle on retrouve notamment le tombeau de Jean de Salisbury.

Enfin en arrivant, à Maintenon, vous pourrez également y découvrir l’église Saint-Pierre.

Entrer dans les coulisses de l’Histoire au château de Maintenon

Quand on franchit les grilles de l’ancien château de madame de Maintenon, indéniablement, on fait un saut dans le temps. Au cours de la visite guidée de cette demeure d’exception, le mobilier d’époque nous plonge dans une atmosphère d’antan et on se laisse bercer par les histoires et anecdotes ayant forgé l’âme de ce lieu. En sortant, en un regard, on tombe amoureux de ses jardins à la française dessinés par Le Nôtre avec en toile de fond l’aqueduc de Maintenon : vestige conférant une touche bucolique au paysage.

Si vous êtes en famille, un livret jeu est disponible à l’entrée du château de Maintenon afin de faire découvrir ce monument de manière ludique aux petits comme aux grands.  

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Sur les traces des actes de résistance de Jean Moulin

Aude Montaudon

Aude

L’automne dernier, avec des collègues, nous avons pris le temps de se souvenir d’un homme d’exception : Jean Moulin. Suivez-nous !

Découvrir l'histoire de Jean Moulin et pourquoi il a marqué l'Eure-et-Loir

Jean Moulin, résistant et préfet d'Eure-et-Loir

Cet homme, héros de la résistance, a été préfet d’Eure-et-Loir entre 1939 et 1940. Aujourd’hui, nous nous décidons à suivre ses pas et à nous plonger dans un fragment de l’histoire de notre pays.

Au quotidien, nous sommes tous amenés à passer devant des lieux nous évoquant cet homme. Par exemple, quand au détour d’une balade dans le centre-ville de Chartres, nous nous retrouvons face à son mémorial, un glaive brisé. Inaugurée en 1948, cette sculpture a été réalisée par Marcel Courbier.

Et si nos pas nous entraînent rue Collin d’Harleville, nous passons sous les fenêtres de la préfecture qui accueillait autrefois son bureau. Des murs qu’il a voulu quitter au début du conflit, en voulant aller combattre en tant que soldat. Cependant, il essuya un refus du gouvernement qui souhaitait qu’il reste en poste à la préfecture. Cependant, quand on lui demandera d'évacuer celle-ci en 1940, Jean Moulin refusera l'ordre du ministre qui lui enjoignait de quitter son poste

Et désormais, son regard, aussi protecteur que déterminé, se pose sur nous depuis la façade du restaurant Le Pichet. À l’occasion du Boulevard du graff 2019, Jimmy C. a apporté sa contribution à notre devoir de mémoire en nous délivrant sa vision de cet homme de conviction.

Aujourd’hui, nous nous décidons à prendre la direction de la gare de la Taye à Saint-Georges-sur-Eure. Un retour dans le temps s’impose. Nous sommes en juin 1940. Chartres vient de tomber entre les mains de l’armée allemande et des officiers nazis demandent à voir Jean Moulin. Ils exigent qu’il signe un document accusant des tireurs sénégalais d’avoir commis des crimes atroces dans cette commune, non loin de Chartres. Jean Moulin refuse d’être complice avec l’occupant.

Après avoir subi de nombreux sévices, il l’emmène donc sur les lieux. Il est inimaginable de concevoir les pensées qui ont assailli Jean Moulin quand il a parcouru cette route pour qu’on impose à sa vue lesdits crimes.

En arrivant sur place, il doit faire face à une horrible vision, celle de victimes d’un bombardement.

Jean Moulin campe sur ses positions, continue de refuser d’apposer sa signature sur le document et de se trouver complice de ces meurtres. Il est de nouveau violenté avant d’être ramené sur Chartres.

 

Nous voici revenu dans le présent. Nous nous tenons à l’emplacement où s’est déroulé la scène. Des panneaux explicatifs sont présents pour nous relater les faits et la machination souhaitée par les nazis. Une plaque nous livre des mots écrits par Jean Moulin, extraits de son journal "Premier combat" :

"Pendant sept heures j’ai été mis à la torture physiquement et moralement. Je sais qu’aujourd’hui je suis allé jusqu’à la limite de la résistance. Je sais aussi que demain, si cela recommence, je finirai par signer." (…) "Et pourtant, (…) je ne peux être complice de cette monstrueuse machination (…) Je ne peux pas sanctionner cet outrage à l’Armée française et me déshonorer moi-même." (…) "Je sais que le seul être humain qui pourrait encore me demander des comptes, ma mère, (…) me pardonnera lorsqu’elle saura que j’ai fait cela pour que les soldats français ne puissent pas être traités de criminels et pour qu’elle n’ait pas, elle, à rougir de son fils."

Des mots qui ne peuvent être que source d’inspiration, surtout quand on lit ce passage en entier dans son livre, il préférait tout, même la mort, plutôt que déshonorer l’Armée Française et bafouer ses valeurs. Il fut emprisonné au retour de cette expédition. En prison, il va utiliser des débris de verre jonchant le sol pour tenter de se suicider, en se tranchant la gorge. C’est devant cette démonstration de force de caractère que les officiers nazis renonceront à vouloir lui faire signer ce document.

Cependant, cette tentative ne se conclura pas par sa mort et ses événements deviendront ses premiers actes de résistance. Il en gardera une cicatrice, la marque de son premier combat.

Les fabuleuses histoires des maîtres-verriers de Chartres

Aude Montaudon

Aude

L'art du vitrail est très présent dans notre Destination. Voici en 6 points ce qu’il faut retenir de nos maîtres-verriers à Chartres et dans ses environs...

Découvrir l'histoire du vitrail et des maîtres-verriers de Chartres et ses alentours

Ils ont le sens de la famille

Quand on s’intéresse aux ateliers de maîtres-verriers de Chartres et de ses alentours, on se rend compte que plusieurs d’entre eux se sont construits sur une véritable histoire de famille : certains, depuis des générations et des générations, comme les Ateliers Loire, d’autres sont au début de ce partage de compétences de père en fils comme l’Atelier Picol ou l’Atelier Petit, et, d’autres encore, ont vu leur patrimoine familial perdurer grâce à la passion de repreneurs comme les Ateliers Lorin.

Ils ont le goût de la transmission

La transmission du savoir est donc au cœur de la démarche de chacun de ces ateliers. Il est intéressant de voir les parcours qui les unissent. Les Ateliers Lorin ont, par exemple, vu le passage de Gabriel Loire avant qu’il fonde son propre atelier. Pour sa part, Vincent Pascal a travaillé aux Ateliers Loire avant de se lancer à son compte. Si l’on retourne du côté des Ateliers Lorin, il est amusant de voir qu’il s’agit d’anciens employés de cet atelier historique de Chartres, qui ont fini par en prendre la direction avec la collaboration de la Ville de Chartres.

Ils ont chacun leur vision de l’art du vitrail

Si la passion les anime, chaque maître-verrier dispose de sa propre vision sur cet art ancestral ayant traversé les âges. Leur démarche artistique est à l’image de leur parcours individuel. 

Si on s’intéresse au travail de Vincent Pascal, spécialisé dans la peinture sur verre et étant également graffeur, on s’aperçoit vite qu’il aime jongler entre la valorisation des techniques traditionnelles et l’apport de modernité permise par le travail de la peinture. C’est une symbiose entre deux univers, celui du vitrail et du graff, l’association de la rigueur et de la méthode avec la spontanéité et la liberté.

Chaque maître-verrier participe à sa façon au renouveau de l’art du vitrail comme à sa préservation.

Ils ont le goût de l’innovation

Par leurs spécificités, ces maîtres-verriers à Chartres et ses alentours ont tous la volonté d’innover. Certains furent de véritables pionniers dans leurs domaines, Gabriel Loire fut précurseur avec ses vitraux en dalle de verre. Une innovation qui a perduré dans les générations suivantes avec le développement de la brique Loire porté par son fils, Jacques.

De son côté, Michel Petit a été l’un des pionniers dans le travail et la peinture du verre par thermoformage. Il a également parfait des techniques de restauration et de conservation de vitraux prestigieux. Une technique qui perdure avec son fils.

Aujourd’hui, l’Atelier Petit et Lumière de Verre travaillent toujours dans l’innovation avec une passerelle entre créations en verre et projection lumineuse. Ainsi, ils donnent vie à de véritables décors hauts en couleurs.

Les jeunes générations ne sont donc pas en reste. L’Atelier Picol avec notamment la technique du fusing, collabore avec un street artiste EZK. Ensemble, ils créent des œuvres originales faisant la liaison entre l’art urbain et celui du vitrail, comme peut le faire aussi Vincent Pascal, artiste pluridisciplinaire.

Ils ont l’art de vous surprendre

Quand on se penche sur ces artistes, on note également que plusieurs d’entre eux ont de nombreuses flèches à leur arc. Nous évoquions à l’instant, Vincent Pascal et le street art, mais il est loin d’être le seul.

Gabriel Loire avait, pour sa part, exploré d’autres formes d’art que celui du vitrail comme la céramique, la mosaïque, la sculpture ou encore le dessin. De son côté, Michel Petit est également un artiste complet, passionné par la sculpture et le dessin, avec notamment la réalisation d’œuvres d’art monumental.

C’est amusant de voir comme leur polyvalence a également nourri leur art.

Ils ont une aura qui dépasse les frontières

Ces ateliers ont aussi une renommée qui va au-delà de l’hexagone. En Europe voire dans le monde entier, les œuvres de certains d’entre eux sont reconnus.

  • C’est le cas des Ateliers Lorin. À Hô-Chi-Minh-Ville, on peut notamment découvrir une de leurs créations à la cathédrale Notre-Dame de Saïgon. Les vitraux originaux furent créés en 1880 par les Ateliers Lorin et furent restaurés par l’équipe ayant repris la direction des ateliers en 2018.
  • Les Ateliers Loire disposent aussi d’un rayonnement à l’étranger. Ils ont travaillé sur des chantiers à travers le monde : en Europe, aux Amériques, en Asie, en Océanie et en Afrique. Par ailleurs, les ateliers se sont aussi ouverts à d’autres artistes. Ce qui a permis notamment des collaborations avec des artistes internationaux comme le coréen Kim En Joong et l’espagnol Joan Miró.
  • Michel Petit a également réalisé quelques travaux de créations à l’étranger en Europe : en Angleterre, en Italie et aux États-Unis.

 

Vous l’aurez compris, si Chartres veut se donner le titre de capitale de l’art du vitrail, ce n’est pas pour rien. De nombreux artistes passionnés font le rayonnement de cette ville au cœur de l’Eure-et-Loir et permettent à l’art du vitrail d’être plus vivant que jamais.

5 monuments historiques à l’histoire insoupçonnée

Aude Montaudon

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Plusieurs monuments historiques de Chartres cachent de belles histoires. Et si nous prenions le temps de les découvrir ?

En apprendre plus sur ces bâtisses devant lesquelles nous passons

L’Hôtel Montescot

Commençons notre parcours au niveau de la place des Halles, avec l’hôtel particulier Montescot. Ses façades et ses toitures ont été classées aux monuments historiques le 31 mai 1939. Il attire indéniablement le regard lorsqu’on passe à ses abords avec son pêle-mêle de briques rouges et de pierres de taille. Des éléments décoratifs attirent l’œil lorsqu’on prend le temps de détailler le lieu. 

L’histoire de ce monument commence en 1546 avec Jean de Montescot. Administrateur des domaines et revenus du duché de Chartres, il léguera l’hôtel à son fils Claude en 1575.  Secrétaire et fidèle du roi Henri III, Claude de Montescot va devoir fuir la ville alors aux mains de la Ligue catholique. Le pays est plongé dans les guerres de religion et ce n’est que la prise de Chartres par Henri IV en 1591, qui favorise son retour. Il doit alors faire reconstruire son hôtel particulier qui avait été détruit. Il l’acheva en 1614 comme nous le rappelle une inscription sur la façade.

Ce qui me plaît beaucoup sur les façades extérieures du monument, ce sont les bustes de la famille royale. Il faut savoir que la Ville de Chartres a acquis le bâtiment en 1824 et a procédé à la restauration des façades en 1857. Ce sont lors de ces travaux que les bustes originaux d’Henri IV, de Louis XIII et de Marie de Médicis sont remplacés. Autrefois, ils avaient été commandés par Claude de Montescot afin de montrer son attachement à la royauté.

 

Le saviez-vous ? Par erreur, les armoiries qui ont été gravés sur le portail vers la cour sont celles de Jean de Montescot, sergent royal au 15e siècle, et non celles des Montescot à l’origine de la construction de l’hôtel.

La Maison du Saumon

Partons maintenant à la découverte de la Maison du Saumon, non loin de la cathédrale de Chartres. Sa construction date du 15e et 16e siècle. Comme l’hôtel Montescot, on ne peut la manquer en passant du côté de la place Billard. Avec sa façade à pans de bois penchée, elle attire notre regard presque malgré elle. Le bâtiment fût inscrit dans son intégralité aux monuments historiques en 1958.

Et quand je m’en approche, je ne peux m’empêcher d’imaginer l’ambiance qui régnait dans les lieux au 15e siècle, quand il s’agissait du lieu de vente d’un commerce de poissons. L’atmosphère devait être captivante entre négociations à la volée et conversations anodines.

Et, il faut savoir que son existence n’a pas été de tout repos. Au moment de la libération de Chartres durant la seconde guerre mondiale, la ville a subi de nombreux dégâts liés à la mise en déroute des troupes allemandes. La maison n’y échappa pas et le 1er août 1944, une bombe atterrit sur le quartier et l’édifice fut ainsi incendié. Les pompiers de l’époque durent aller puiser de l’eau dans la rivière de l’Eure en contrebas pour venir à bout du brasier.

Regardons au rez-de-chaussée, on peut observer le beau saumon, datant de la construction de la maison, à qui elle doit son nom. En levant davantage les yeux, on peut remarquer d’autres animaux sculptés au dernier étage. Ces derniers ont été ajoutés ultérieurement mais réalisés dans le style du 15e siècle.

Aujourd’hui, en poussant les portes de cette maison à colombages, on entre dans l’Office de Tourisme de Chartres Métropole. Ayant remplacé un restaurant gastronomique en 2009, le lieu a été transformé pour pouvoir vous accueillir dans les meilleures conditions et vous conseiller différentes visites et activités à faire à Chartres et dans son agglomération.

L’enclos de Loëns

Après être resté un moment sur la place de la Poissonnerie, je me glisse dans la rue aux herbes puis, avant d’arriver devant le portail sud de la cathédrale de Chartres, je fais le tour de la grande dame de pierre, par le parvis, pour me rendre jusqu’à l’enclos de Loëns.

Avec ce bâtiment, je me sens plongé dans le 13e siècle. L’édifice a été totalement restauré et abrite, désormais le Centre International du Vitrail. À l’intérieur, c’est tout le savoir-faire du vitrail qui est à la portée du visiteur.

Mais, je n’entre pas et essaie de plonger dans l’ambiance qui régnait autrefois dans la cour où je me trouve. Il faut savoir qu’à l’époque, le diocèse de Chartres était parmi les plus grands et les plus riches de France. Il disposait de nombreuses terres produisant vendanges comme moissons. L’enclos de Loëns abritait donc ces récoltes dans son cellier et son grenier. Mais, sa fonction ne s’arrêtait pas là. Quand j’ai cherché à en savoir plus sur ce lieu incontournable de la ville de Chartres, je fus étonnée d’apprendre qu’il accueillait également le tribunal ainsi que les prisons du chapitre.

Quand on regarde le bâtiment aujourd’hui, il me semble pouvoir y lire son ancienne fonction de centre de ressources agricole avec sa toiture à 3 pignons et ses colombages. On y sent la possible effervescence qui devait agiter les lieux à l’époque. Cependant, j’ai du mal à y rattacher cette notion judiciaire comme pénitentiaire. Comme quoi, les monuments historiques de Chartres peuvent nous surprendre par leur histoire !

Le Petit séminaire de Chartres

Et ce n’est pas le seul monument aux histoires insoupçonnées dans cette rue, mes pieds me portent plus loin dans la rue du Cardinal Pie et je me retrouve désormais devant une belle bâtisse.

Pour ma part, je passe quotidiennement devant cet édifice. Chaque fois, je me surprends à y poser les yeux. Je me suis rendue compte que je n’étais pas la seule à être irrémédiablement attirée par le charme de l’endroit. À de multiples occasions, j’ai pu observer des passants s’arrêter et s’extasier devant son architecture et s’y prendre en photo. Comme quoi son pouvoir de séduction n’épargne personne !

Est-ce sa grandeur ? Sa jolie symétrie ? Je ne saurais le dire mais en tout cas, je me suis renseignée sur son histoire et, comme son proche voisin, l’enclos de Loëns, il a eu de multiples fonctions par le passé, voire dans son cas, de multiples vies. Sa construction date du 18e siècle et, dans un premiers temps, rattaché au diocèse de Chartres, il a été le petit séminaire de Chartres. Entendez par là, une école catholique pouvant être comparée à un collège ou un lycée dans lequel on enseigne à de futurs prêtres comme à des élèves, qui resteront laïcs par la suite.

À la fin du 18e siècle, le petit séminaire fut transféré. Jusqu’au début du 19e siècle, plusieurs structures se succédèrent dans les locaux. On y vit divers tribunaux, une caserne de vétérans, une partie des classes de l’école centrale départementale mais également une caserne de gendarmes. Puis, le diocèse de Chartres fut rétabli, il reprit donc ce vaste bâtiment de la rue du Cardinal Pie et y installa le grand séminaire Saint-Charles, pour la formation des futurs prêtres. Ce n’est qu’au début du 20e siècle, après la séparation des biens de l’Église et de l’État, que les archives départementales prirent possession des lieux. En parallèle, l’édifice continuait d’avoir quelques fonctions judiciaires. Imaginez, le nombre d’histoires qui ont pu s’entrecroiser entre ses murs.

Aujourd’hui, il prête sa façade pour l’événement Chartres en lumières avec une illumination réalisée par Lumière de Verre rendant hommage à Marcel Proust. Une célébration lumineuse qui fait écho au centenaire de l’obtention par Proust du Prix Goncourt pour À l’ombre des jeunes filles en fleurs (1919). Un événement qui donnera lieu à de nombreuses animations en 2019 lors d’une manifestation appelée le Printemps Proustien.

La Maison Henri IV

Mon périple ne s’arrête pas là et je vous invite à finir ce circuit sur une passion : celle d’Henri IV pour Gabrielle d’Estrées. Pour cela, rendez-vous à la maison du 3 et 5, rue Chantault. Quand on passe à ses abords, elle ne se distingue pas forcément de ses voisines à part peut-être par sa hauteur. On ne la désignerait pas forcément comme le théâtre d’une histoire romanesque.

Entre 1553 et 1610, Chartres est assiégée par Henri IV, dit Henri de Navarre. Le futur monarque de France se livre pleinement aux guerres de religion et souhaite reprendre la ville, alors aux mains de la ligue catholique. Cependant, lors de son siège, il va faire la connaissance de la jeune nièce d’un gouverneur d’Île-de-France et Chartres, alors âgée de 17 ans : Gabrielle d’Estrées.

On la dit être un enchantement pour les yeux. Bien que cela ait dû séduire le futur Roi de France au premier regard, c’est sûrement son franc-parler et son obstination qui a dû susciter l’intérêt grandissant du roi pour sa personne et finalement, le fasciner. Car, une chose est sûre, elle lui a résisté. Elle lui a reproché aussi bien sa mauvaise haleine que sa fétide odeur corporelle. De quoi commencer une belle histoire d’amour ! Ce n’est que par l’entremise des proches de la jeune femme que débute la liaison entre Henri IV et Gabrielle d’Estrées. Après toute une série de péripéties, ils faillirent aller jusqu’au mariage. Cependant, la "presque reine" mourut avant la célébration, à l’âge de 26 ans, et ne fut jamais Reine de France.

Dans tous les cas, c’est dans cette demeure chartraine qui se dresse face à moi, que la passion du Roi envers sa jeune maîtresse s’est exprimée.

Je trouve toujours impressionnant que tant d’histoires insoupçonnées flottent dans l’air chartrain, faisant écho à des temps forts de l’Histoire de France. On comprend pourquoi la ville invite à y revenir lorsqu’on y pose un pied. Les anecdotes qui l’habitent sont nombreuses et, un seul week-end est bien peu pour parvenir à toutes les découvrir.

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Chartres insolite au début des années 1900

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Aude

Pour cette expérience, j’ai envie de vous guider dans un circuit insolite à travers Chartres dans les années 1900.

Partir à la découverte de bâtiments et faits insolites de Chartres en 1900

Des œuvres architecturales insolites voient le jour

Au fil de mes lectures et visites guidées dans Chartres et ses environs, j’ai pris conscience, de jour en jour, de la richesse de l’histoire de la destination et cela continue encore aujourd’hui. Que ce soit par son patrimoine ou par les événements qu’elle a accueilli, Chartres a toujours le don de me surprendre. Est-ce que ce sera aussi le cas pour vous ? 

On commence notre itinéraire sur la place Billard, non loin de la Maison du Saumon, l’actuel bureau d’information touristique de l’Office de Tourisme de Chartres Métropole. Anciennement, le château comtal s’élevait à cet emplacement. Suite à sa démolition, on y plaça un marché aux légumes. En 1899, on commença la construction d’une halle pour le transformer en marché couvert. Inspirée du style Baltard, elle fut inaugurée en 1900 et confère aujourd’hui à la place une ambiance d’antan.

1900 voit aussi la naissance de Raymond Isidore. C’est lui qui, dans les années 1930, après avoir construit sa maison, va prendre goût à l’art de la mosaïque lors de la réalisation de ses travaux. Il va donc entreprendre de décorer tout son intérieur comme son mobilier avec des morceaux de faïence, de porcelaine mais aussi des débris de poterie et de verre de toutes les couleurs. Une maison qui devint donc une œuvre d’art atypique et que l’on peut visiter aujourd’hui ! 

Buffalo Bill fait son show à Chartres

Fait méconnu : en 1905, cette figure mythique de la conquête de l’Ouest est passée par Chartres. Le colonel Cody, connu sous le nom de Buffalo Bill, est venu comme ambassadeur de l’héritage culturel du Far West. Lors de son passage à Chartres, il parcourt l’Europe avec un spectacle itinérant : le Buffalo Bill’s Wild West. Ce show montre une version romancée de l’Ouest Américain où divers numéros, comme personnalités connues du Far West, se succèdent. 

Dans l’édition du Journal de Chartres du 1er juin, on annonce ce fameux spectacle : "Col. W.F Cody – Buffalo Bill – Ses derniers adieux à la France – Ne manquez pas cette dernière occasion de le voir. En parler n’est rien, le voir c’est tout."

Il y est annoncé 1 300 hommes et chevaux pour "la plus grande exhibition amusante et instructive du monde dans laquelle figurent les cavaliers les plus audacieux". Au programme des festivités : des reconstitutions de batailles comme celle de "Little Big Horn" ou des représentations de manœuvres de guerre effectuées par une troupe impériale japonaise et diverses performances. Buffalo Bill est présenté comme "le roi des tireurs à cheval dans ses merveilleux exercices de Tir Monté sur un cheval lancé au galop".

Le 5 juin, Buffalo Bill rejoint donc Chartres en train et traverse la ville avec sa troupe cosmopolite pour se rendre au Grands Prés (à l’emplacement de l’actuel stade). Le 6 juin, un article du Journal de Chartres relate l’ambiance qui résidait à la gare, à son arrivée sur les lieux. Dans l’édition du 9 juin relatant l’événement en lui-même, on sait que le jour de la représentation n’a pas bénéficié des meilleures conditions météorologiques et il semblerait que les Grands Prés avaient pris l’allure de marécages. Cependant, d’après le journaliste, les deux heures de spectacle se déroulant devant ses yeux, valaient le détour et laissaient "le spectateur béat d’admiration, haletant, essoufflé et un peu désemparé".

Consultez ces différents articles du journal de Chartres de juin 1905 sur le site web des archives départementales d'Eure-et-Loir ! En 2022, on vous propose même de revivre le passage de Buffalo Bill aux Grands-Prés sur Chartres.TV

 

Des secrets de la cathédrale de Chartres sont dévoilés

Au début des années 1900, Renée Merlet, archiviste départemental, se lance dans de nouvelles fouilles de la cathédrale de Chartres. Il était déjà l’auteur de nombreux écrits en lien avec cet incroyable monument classé au patrimoine mondial de l’UNESCO.

Quelques années auparavant, il avait redécouvert le puit des Saints-Forts. Un vestige gallo-romain qui atteint une nappe phréatique à plus de 33,55 mètres en contrebas. En 858, lors d’une invasion viking, on dit que les corps des victimes auraient été jetés dans ce puit. Au milieu des années 1600, on voulut faire disparaître ce puit et avec lui, les superstitions qui y étaient attachées. Renée Merlet en trouva la localisation dans la crypte de la cathédrale de Chartres.

La margelle (assise en pierre formant le rebord) et l’alcôve au-dessous, furent reconstruites alors.

Des travaux lui donnèrent certainement envie d’aller plus loin dans ses explorations des parties basses de la cathédrale de Chartres, notamment du côté de la crypte Saint-Lubin. Il voit l’opportunité de s’engouffrer dans un grand remblai de pierre, pris entre les galeries nord et sud de la crypte construite par Fulbert. D’un côté, un mur rattaché à l’une des premières cathédrales construites ; de l’autre, les fondations de la cathédrale datant du 13ème siècle. Les fouilles ont été menées durant 2 étés consécutifs. On ne retrouvera pratiquement aucun objet entre ces deux murs. Elles mettent en lumière des vestiges d’une cathédrale plus ancienne, avec la mise à nu d’un escalier probablement emprunté autrefois par des croyants.

Envie de prolonger cet instant dans les années 1900 ? N’hésitez pas à faire également un tour au Musée de l’École d’Eure-et-Loir. Il vous plonge dans l’ambiance des salles de classe de cette époque. Installez-vous derrière les pupitres, à côté du poêle à bois qui chauffait les lieux, et laissez-vous porter par l’atmosphère des leçons d’autrefois !

Itinéraire d’un devoir de mémoire

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Aude

On ne peut résumer Chartres qu'à la période médiévale et aujourd’hui, je vais particulièrement m’intéresser à son rayonnement en tant que lieu de mémoire.

Faire du tourisme de mémoire

Parcourir les lieux de mémoire de Chartres et ses environs

Dans notre destination, de nombreux monuments et sites commémoratifs sont là pour nous rappeler des temps plus sombres de notre Histoire. Depuis mon installation en Eure-et-Loir, j’ai pu :

  • - en croiser quotidiennement dans les rues de Chartres, s’inscrivant dans le parcours du Chemin du Mémoire par exemple ;
  • - Me rendre dans d’autres lieux de mémoire en explorant l’agglomération : à la gare de la Taye (sur les pas de Jean Moulin), à Maintenon (sur les pas de résistants), ou encore au Séminaire des Barbelés au Coudray (sur les pas de Franz Stock).

Si certains lieux m’ont plus ému que d’autres, chacun m’a touché à sa manière.

Les lieux où je me suis rendue m’ont déconcerté. Je n’ai pu m’empêcher de faire un voyage mental, quelques décennies en arrière notamment du côté de Maintenon, où la résistance s'est aussi organisé. Me tenir dans ces endroits et me dire que de terribles événements s’y étaient produits : ça m’a troublé et fait réfléchir. N’est-ce pas le but du devoir de mémoire ?

 

Au cœur du Séminaire des Barbelés au Coudray

Mais l’une des visites guidées qui m’a le plus bouleversée est celle du Séminaire des Barbelés avec l'un des membres de l’association les Amis de Franz Stock.

2nde Guerre Mondiale : histoire d’un camp de prisonniers en Eure-et-Loir

Situé au sud de Chartres, ce lieu invite à une vraie immersion dans le passé. Il fut un camp de transit des prisonniers français vers l’Allemagne entre 1940 et 1944, notamment des tirailleurs sénégalais et marocains.

À la fin de la guerre, ce fut au tour de prisonniers allemands d’y séjourner. En ce temps-là, le camp comptait plus de prisonniers que la ville de Chartres ne comptait d’habitants. Pour nous faire prendre conscience des conditions de vie qui y régnaient, notre guide nous immerge dans l’état d’esprit français et allemand à cette époque et nous fait prendre conscience des restrictions en cours en cette fin de guerre. Le récit des faits est captivant, il est impossible de ne pas être ému à l’écoute des mots prononcés par notre guide et devant les images d’archives qu’il nous présente.

1944 : l’installation du Séminaire des Barbelés

Après nous avoir dressé ce tableau, notre guide attire notre attention sur une initiative, indissociable de ce lieu : la création d’un lycée et d’une université de théologie dirigé par l’aumônier Franz Stock.

Abrité dans un des dépôts du camp de prisonniers du Coudray, entre 1944 et 1947, nous parlons ici du fameux Séminaire des Barbelés. Le but de cette entreprise était de créer un nouveau clergé allemand en vue de la reconstruction et de la réconciliation après-guerre. Initialement, le projet s’était monté à Orléans mais faute de place, il avait été rapidement transféré dans la région de Chartres.

Notre guide nous dépeint la personnalité et l’œuvre de l’homme qui se cache derrière l’aboutissement de ce séminaire : l’abbé Franz Stock. Un sacré personnage qu’il nous invite à mieux connaître. Tandis qu’il nous explique le quotidien des étudiants du séminaire, nous cheminons à travers les lieux. Nous y découvrons une reconstitution de lits utilisés pour le dortoir, et la chapelle du séminaire des barbelés où se trouve une peinture murale réalisée par l’aumônier lui-même et quelques prisonniers.

On sort de cette visite guidée avec l’envie d’en savoir plus sur cette période d’après-guerre et sur l’Abbé Franz Stock. Notre guide a le don de transmettre ce témoignage du passé avec une touchante authenticité et c’est pour cette raison que je ne peux que vous conseiller la découverte de ce lieu de mémoire méconnu et pourtant porteur de beaux messages...

Une balade au vert

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Véronique

Dès qu’arrive la fin de l’été, juste avant l’automne, mon petit bonheur du week-end : flâner dans nos jardins, non pas les jardins de nos maisons, mais ces jardins publics à la personnalité différente, aux couleurs chatoyantes et aux essences odorantes.

S'aérer l'esprit le temps d'une balade au vert

Prendre de jolies photos du printemps à l'automne

Le parc André Gagnon, aussi connu sous le nom de Clos Pichot

Ce samedi, la météo s’annonce douce et ensoleillée : le rendez-vous est pris avec mon compagnon pour faire notre petit tour en mode "photos loisirs".

Petit arrêt au parc André Gagnon. Pas de panique : si vous vous adressez aux chartrains de souche, et que vous leur demandez l’adresse de ce parc, bien peu sauront vous le situer. Pour eux, c’est le "Clos Pichot", un endroit qui, dans leur esprit, reste teinté de souvenirs d’enfance ou d’adolescence. Pour y aller, j’avais repéré une passerelle au-dessus du boulevard à partir de la butte des charbonniers, une magnifique promenade qui remonte en pente douce depuis la place Drouaise, jusqu’à la place Châtelet. C’est parti : le parc n’est pas très grand, mais j’aime son côté "petit jardin public à la parisienne". Des arbres, des pelouses, des bancs et des jeux pour enfants accueillent les familles. Nous nous installons sur un banc. Je l’avoue : un peu de verdure en plein cœur de ville, ça fait du bien. Le soleil nous fait de l’œil et j’aurais presqu’envie de dormir un peu.

Première bulle d’oxygène !

Le jardin d'horticulture

Reprise de la balade : direction le jardin d’horticulture. Mon compagnon ne l’avait jamais parcouru mais le chien connaît très bien la direction. Ici, tout est pensé pour la végétation. Les parterres sont harmonieusement dessinés et la bambouseraie nous dépayse un peu. J’aime beaucoup les petits plans d’eau répartis dans le parc : invitation aux canards et autres volatiles à venir se nicher. Mon compagnon, ravi, mitraille l’endroit avec délices. De petites pauses dans le jardin, à l’étude de quelques étiquettes nous mentionnant l’identité de ces arbres aux noms qui nous font voyager : sycomore, cyprès, cèdre, mélèze, sequoïa… Nous faisons le tour sans nous rendre compte du temps qui passe. L’heure est venue de penser à notre pique-nique.

Les parcs de Chartres et son agglomération, le long de l'Eure

Nous choisissons pour cela de reprendre notre randonnée verte le long de l’Eure : direction l’autre l’amont de la rivière, vers le parc des Bords de l’Eure. Je sais que la Guinguette n’est pas très loin, le mini-golf non plus… et qu’une buvette rafraîchissante nous tend les bras. Arrivés là-bas, notre molosse à poils détecte la volière. Moments d’extase et aboiements se succèdent sous nos fous rires. Nous prenons le temps de nous installer à la Petite Venise – Guinguette des Bords de l’Eure. Petit en-cas, avant de nous décider : les pédal’eau nous font signe de les rejoindre pour une balade sur la rivière. Une heure sportive où nous nous rendons compte qu’en pleine ville : nous sommes déjà à la campagne. Le rêve !

Même si nous n’avons pas pris les vélos, nous avons envie de poursuivre notre balade du plan vert : mais à pied, c’est possible également, il nous suffit de longer la rivière pour rejoindre Le Coudray et son parc du Gord, puis, un peu plus loin, Luisant et son plan d’eau : près de 4 km de promenade… Au vert… À contempler la nature… À papoter : ça fait du bien ! En discutant avec des randonneurs sur le parcours, nous apprenons que le chemin se poursuit plus loin encore : vers Barjouville et son étang. Nous prenons note du bon plan : ça sera pour notre prochaine sortie balade "oxygène" !

Si je vous dis qu’après cette promenade, après une étape repos à la maison, nous avons pris le chemin "restaurant gastronomique", me croirez-vous ?

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